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histoire splendide du prince diamant
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MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Ainsi parla à Diamant l’adolescente, dont le nom était Latifa, si belle qu’elle était la sédition du temps. Et Diamant s’inclina jusqu’à terre entre ses mains et, s’étant redressé, il répondit : « Ô rejeton du jardin de la perfection, ô ma maîtresse, je suis un tel, fils d’un tel, et je suis ici pour telle et telle chose ! » Et il lui raconta son histoire depuis le commencement jusqu’à la fin, sans en omettre un détail. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter.

Et Latifa, ayant entendu son histoire, le prit par la main et le fit asseoir à côté d’elle sur le tapis étendu sous la vigne grimpante de l’entrée. Puis employant de douces paroles, elle lui dit : « Ô cyprès ambulant du jardin de la beauté, quel dommage sur ta jeunesse ! » Puis elle dit : « Ô fâcheuse idée ! ô projet difficile à exécuter ! ô dangers ! » Et elle dit encore : « Il faut renoncer à cela, si tu tiens à ton âme chérie. Et reste plutôt ici, avec moi, afin que ta main bénie s’attache au cou de mon désir. Car l’union avec une belle à figure de fée, comme moi, est plus souhaitable que la recherche de l’inconnu. » Mais Diamant répondit : « Tant que je ne serai pas allé à la ville de Wâkâk, et que je n’aurai pas résolu le pro-