Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 12e capitaine…)
321

arbres, en tenant dans sa main gauche son bras coupé. Et il la délivra. Et elle lui dit : « Voici trois feuilles d’une plante que j’ai trouvée, alors que le Maghrébin est à sa recherche depuis quarante ans afin de compléter avec elle sa connaissance des chapitres de la magie. Applique-les sur les deux morceaux de ton bras, et il guérira. » Et le garçon le fit. Et son bras lui revint comme il était.

Cela fait, la jeune fille frotta une autre feuille, en lisant dans le grimoire. Et, à l’instant, deux chameaux de course sortirent de terre, et s’agenouillèrent pour les recevoir. Et elle dit au garçon : « Rentrons, chacun, chez nos parents. Puis tu viendras me demander en mariage, au palais de mon père, en tel endroit, dans tel pays ! » Et elle l’embrassa gentiment. Et, sur leur mutuelle promesse, chacun partit de son côté.

Et le garçon Môhammad arriva chez ses parents, au galop formidable de son chameau. Mais il ne leur dit rien de ce qui était arrivé. Il remit seulement le chameau au chef eunuque, en lui disant : « Va le vendre au marché des bestiaux, mais garde-toi de vendre la corde qui est à son nez. » Et l’eunuque prit le chameau par la corde, et alla au marché des bestiaux.

Alors un vendeur de haschich se présenta qui voulut acheter Le chameau. Et, après de longs débats et marchandages, il l’acheta à l’eunuque, moyennant un prix fort modique, vu que d’ordinaire les eunuques ne connaissent point le métier de la vente et de l’achat. Et, pour compléter l’affaire, il le vendît avec sa corde.