Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/319

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 12e capitaine…)
317

toire du capitaine Salah Al-Dîn, dit : « Quel dommage qu’il n’y ait plus personne pour me raconter des histoires semblables à celle-ci ! » Alors s’avança un douzième capitaine de police, nommé Nassr Al-Dîn, qui, après les hommages au sultan Baïbars, dit : « Moi, je n’ai encore rien dit, ô roi du temps. Et, d’ailleurs, après moi, personne ne dira plus rien, car il n’y aura plus rien à dire ! » Et Baïbars fut content, et dit : « Donne ce que tu as ! » Alors il dit :


HISTOIRE RACONTÉE PAR LE DOUZIÈME
CAPITAINE DE POLICE


Il est raconté — mais, y a-t-il d’autre science que celle d’Allah ? — qu’il y avait, après Allah, un roi sur la terre. Et ce roi était marié avec une reine stérile. Or, un jour, un Maghrébin vint chez le roi, et lui dit : « Si je te donne un remède pour que ta femme conçoive et accouche tant qu’elle veut, me donneras-tu ton premier fils ? » Et le roi répondit : « Bien, je te le donnerai. » Alors le Maghrébin donna au roi deux bonbons, un vert et un rouge, et lui dit : « Toi, tu mangeras le vert, et ta femme mangera le rouge. Et Allah fera le reste. » Puis il s’en alla.

Et le roi mangea le bonbon vert, et donna à son épouse, qui le mangea, le bonbon rouge. Et elle devint enceinte et accoucha d’un fils qu’ils appelèrent