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les mille nuits et une nuit

assis sur le trône, et les baisa. Et il vit à côté de lui sa fille cadette qui souriait. Et il lui dit : « Bien, ma fille ! Je vois que tu as divorcé d’avec le garçon de la roue à eau, et que tu as jeté librement ton choix sur cet adolescent-ci qui est plus beau que l’ange Harout ! » Et elle lui dit : « Mon père, le garçon de la roue à eau, l’adolescent qui t’a apporté le lait d’ourse vierge, et celui qui est maintenant assis sur le trône du règne, ne sont qu’une seule et même personne. »

Et le roi fut stupéfait de ces paroles, et se tourna vers l’adolescent royal, et lui demanda : « Est-ce vrai ce qu’elle dit ? » Il répondit : « Oui, c’est vrai ! Et si, tu ne veux pas de moi comme gendre, cela t’est aisé, car ta fille est encore vierge ! » Et le roi l’embrassa, et le serra contre son cœur. Puis il fit célébrer ses noces avec la jeune fille. Et, lors de la pénétration, l’adolescent se comporta si bien qu’il empêcha à jamais sa jeune épouse d’aigrir et d’avoir le sang tourné.

Après quoi il retourna avec elle dans le royaume de son père, à la tête d’une nombreuse armée. Et il trouva que son père était mort, et que la femme de son père dirigeait les affaires du règne, de concert avec le médecin juif, ce maudit-là ! Alors il les fit saisir tous deux, et les empala au-dessus d’un feu ardent. Et ils se consumèrent sur le pal. Et c’est fini pour eux !

Or, louanges à Allah qui vit sans jamais se consumer !

― Et le sultan Baïbars, ayant entendu cette his-