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histoire de baïbars… (le 11e capitaine…)
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à tes côtés. Maintenant il vaut mieux que je te laisse, d’abord pour aller vaquer aux soins de ma nourriture, et ensuite pour ne pas te gêner dans tes rencontres avec ta destinée. » Et ils s’embrassèrent et se quittèrent.

Et le jeune prince alla trouver le chef jardinier, et lui dit : « Je suis un étranger ici. Ne me prendras-tu pas à ton service ? » Il lui répondit : « Bien. J’ai justement besoin de quelqu’un pour conduire le bœuf qui tourne la roue à eau d’arrosage. » Et le jeune prince alla à la roue à eau et se mit à pousser le bœuf du jardinier.

Or, les filles du roi se promenaient ce jour-là dans le jardin, et la plus jeune aperçut le garçon qui poussait le bœuf de la roue à eau. Et l’amour descendit dans son cœur. Et sans faire semblant de rien, elle dit à ses sœurs : « Mes sœurs, jusqu’à quand allons-nous rester sans maris ? Est-ce que notre père veut nous laisser aigrir ? Notre sang va tourner. » Et ses sœurs lui dirent : « C’est vrai ! Nous sommes en train d’aigrir, et notre sang va tourner. » Et elles s’assemblèrent et allèrent, toutes les sept, trouver leur mère, et lui dirent : « Notre père va-t-il nous faire aigrir chez lui ? Notre sang va tourner. Ou bien ne va-t-il pas nous trouver enfin des maris, qui empêchent en nous cette chose fâcheuse ? »

Alors la mère alla trouver le roi, et lui parla dans ce sens. Et le roi fit crier publiquement que tous les jeunes gens de la ville devaient passer sous les fenêtres du palais, parce que les princesses devaient se marier. Et tous les jeunes gens passèrent