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histoire de baïbars… (le 10e capitaine…)
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et la mère poireau, et la fille poireau ! » Et le prince Mohammad dit : « Bien. »

Et donc sa mère alla au pays du père de la jeune fille, et trouva que celle que son fils lui avait dit être la fille du sultan des poireaux était une jouvencelle charmante de tous côtés, et vraiment faite pour être l’épouse d’un fils de roi. Et elle lui plut à l’extrême ; et elle l’embrassa et lui dit : « Ma chérie, je suis la reine, mère du prince que tu as vu, et je viens pour te marier avec lui ! » Et la jeune fille lui dit : « Comment ! ton fils est un fils de roi ? » Elle répondit : « Oui, mon fils est le fils du roi, et je suis sa mère ! » Et la jeune fille dit : « Alors, je ne l’épouserai pas. » Elle demanda : « Et pourquoi ? » Elle lui dit : « Moi, je n’épouse qu’un homme de métier ! »

Alors la reine s’en alla fâchée, et dit à son époux : « La jeune fille du pays des poireaux ne veut pas épouser notre fils ! » Le roi demanda : « Pourquoi ? » Elle dit : « Parce qu’elle ne veut épouser qu’un homme qui ait dans les mains un métier. » Le roi dit : « Elle a raison. » Mais le prince, en l’apprenant, tomba malade.

Alors le roi se leva et envoya chercher tous les cheikhs des corporations ; et, quand ils furent tous entre ses mains, il dit au premier, qui était le cheikh des menuisiers : « Toi, en combien de temps enseigneras-tu ton métier à mon fils ? » Il répondit : « En deux ans, tout au plus, mais pas moins. » Le roi dit : « Bien. Mets-toi de côté. » Puis il se tourna vers le second, qui était le cheikh des forgerons, et lui dit : « En combien de temps enseigneras-tu ton métier à mon fils ? » Il répondit : « Il me faut une