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les mille nuits et une nuit

jeunes filles mariables, dans les harems, et faire la demande pour toi. » Mais le fils du roi dit : « Non, mon père, moi je veux me fiancer par mes propres yeux, après avoir vu la jeune fille. » Et le roi répondit : « Bien. »

Alors le jeune prince monta sur son cheval, beau comme un animal féerique, et partit, voyageant.

Et, au bout de deux jours de voyage, il rencontra un homme assis dans un champ et occupé à couper des poireaux, pendant que sa fille, une jouvencelle, les liait.

Et le prince, après les salams, s’assit près d’eux, et dit à la jeune fille : « N’aurais-tu pas Un peu d’eau ? » Elle répondit : « J’en ai. » Il dit : « Donne-m’en, que je boive. » Et elle se leva et lui apporta la gargoulette. Et il but.

Or, la jeune fille lui plut, et il dit à son père : « Ô cheikh, me donneras-tu en mariage ta fille que voici ? » Il répondit : « Nous sommes tes serviteurs. » Et le prince lui dit : « Bien, ô cheikh ! Reste ici avec ta fille, pendant que je vais retourner dans mon pays chercher ce qui est nécessaire pour la noce, et je reviens. »

Et le prince Môhammad alla chez son père, et lui dit : « Je me suis fiancé avec la fille du sultan des poireaux ! » Et son père lui dit : « Est-ce que les poireaux ont maintenant un sultan ? » Il répondit : « Oui, et je veux épouser sa fille ! » Et le roi s’écria : « Louanges à Allah, ô mon fils, qui a donné un sultan aux poireaux ! » Et il ajouta : « Puisque la fille te plaît, attends au moins que nous envoyions ta mère au pays des poireaux, pour voir le père poireau,