Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
les mille nuits et une nuit

ailles à la ville du nègre, à savoir la ville de Wâkâk. Et c’est de cette seule manière que ce secret peut t’être dévoilé. Et c’est là tout ce que je sais au sujet des rapports entre Pomme de Pin et Cyprès ! Mais Allah est plus savant. »

Lorsque le prince Diamant eut entendu ces paroles de la bouche de Branche de Corail, il se dit en lui-même : « Ô mon cœur, il faut patienter un peu pour voir quelle clarté va nous apparaître derrière le rideau du mystère. Car, à présent, ô mon cœur, tu auras sans doute à éprouver, dans cette ville du nègre, à savoir la ville de Wâkâk, bien des choses fâcheuses qui t’endoloriront. » Puis il se tourna vers la jeune fille, et lui dit : « Ô secourable, certes ! tant que je ne serai pas allé à la ville de Wâkâk, qui est la ville du nègre, et que je n’aurai pas pénétré le mystère dont il s’agit, je considère le repos comme m’étant interdit. Mais si Allah m’octroie la sécurité et me fait obtenir le résultat souhaité, j’accomplirai alors ton désir. Sinon je consens à ne plus lever la tête jusqu’au jour de la résurrection. »

Et, lorsqu’il eut ainsi parlé, le prince Diamant prit congé de Branche de Corail, la soupirante, la gémissante, la sanglotante, et, le cœur fendu, il sortit du jardin, sans être aperçu, et se dirigea vers le khân où il avait déposé ses effets de voyage, et monta sur un cheval beau comme un animal féerique, et sortit sur le chemin d’Allah.

Mais comme il ignorait de quel côté était située la ville de Wâkâk, et le chemin qu’il fallait prendre pour y parvenir, et par où il devait passer pour y arriver, il se mit à tourner sa tête à la recherche de