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histoire de baïbars… (le 9e capitaine…)
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du temps, l’histoire que je vais te raconter te plaira certainement. » Et il dit :


HISTOIRE RACONTÉE PAR LE NEUVIÈME
CAPITAINE DE POLICE


Il y avait une fois une femme qui, malgré tous les assauts, ne concevait ni n’accouchait. Aussi, un jour, elle se leva et fit sa demande au Rétributeur, disant : « Donne-moi une fille, quand même elle devrait mourir de l’odeur du lin ! »

Et, en parlant ainsi de l’odeur du lin, elle voulait demander une fille, même si elle devait être assez délicate et sensible pour que l’odeur anodine du lin l’incommodât au point de la faire mourir.

Et donc elle conçut et accoucha, sans encombre, de la fille qu’Allah lui avait donnée, et qui était aussi belle que la lune à son lever, et pâle comme un clair de lune, et délicate comme lui. Et on l’appela Sittoukhân.

Or, lorsqu’elle fut grande et âgée de dix ans, le fils du sultan passa dans la rue, et la vit penchée à sa fenêtre. Et l’amour pour elle descendit dans son cœur ; et il s’en alla malade à la maison.

Et les médecins se succédèrent auprès de lui, sans connaître le remède qu’il lui fallait. Alors monta le voir une vieille, envoyée par la femme du portier,