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histoire de baïbars… (le 8e capitaine…)
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À cette vue, et aux cris perçants qu’elle se mit à lancer, de concert avec ses suivantes, son père accourut, en haletant, et demanda : « Qu’y a-t-il ? » Et les suivantes lui répondirent : « Ô notre maître, nous levions les yeux quand nous vîmes tout à coup ces seize cornes sortir de la tête de notre maîtresse, et aller se fixer quatre par quatre au mur, telles que tu les vois. »

Alors son père assembla les médecins les plus habiles, ceux-là qui avaient retiré de la poitrine du garçon le cul de la poule. Et ils apportèrent des scies pour scier les cornes, mais elles ne se laissèrent pas scier. Et ils employèrent d’autres moyens, mais sans aboutir à un résultat, et sans réussir à la guérir.

Alors son père recourut aux moyens extrêmes, et envoya un crieur par la ville, crier : « Celui qui donnera un remède à la fille du sultan, et la délivrera des seize cornes, l’épousera et sera désigné pour la succession au trône ! »

Or, qu’arriva-t-il ?

Le fils du joueur de clarinette, qui n’attendait que ce moment, entra au palais et monta chez la princesse, en disant : « Moi, je ferai disparaître ses cornes. » Et, dès qu’il fut en sa présence, il prit une datte rouge, la cassa en morceaux, et la mit dans la bouche de la princesse. Et, à l’instant même, une corne se détacha du mur, et, à vue d’œil, se raccourcit et finit par disparaître entièrement de la tête de la jeune fille.

À cette vue, tous les assistants, le roi en tête, s’exclamèrent de joie, et s’écrièrent : « Ô ! le grand médecin ! » Et il dit : « Demain je ferai disparaître