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histoire de baïbars… (le 8e capitaine…)
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dit : « Une chose ? Quelle est-elle ? » Ils répondirent : « Nous avons ce tapis, que voici. Si quelqu’un se met dessus, et le frappe avec cette baguette, en lui demandant d’aller serait-ce jusqu’au sommet de la montagne Kâf, le tapis le transporte en un clin d’œil. Et nous nous étranglons en ce moment pour sa possession ! » Il leur dit : « Au lieu de vous étrangler mutuellement pour la possession de ce tapis volant, prenez-moi pour arbitre, et j’agirai avec justice entre vous. » Et ils répondirent : « Sois notre arbitre pour cette affaire. » Il leur dit : « Déployez par terre ce tapis, pour que je voie sa longueur et sa largeur. » Et il se mit au milieu du tapis, et leur dit : « Je vais lancer une pierre de toute ma force, et vous courrez après tous les trois ensemble. Et celui qui la saisira le premier, prendra le tapis volant. » Ils lui dirent : « Bien. » Alors il prit une pierre et la lança ; et les trois coururent après. Et, pendant qu’ils couraient, il frappa le tapis avec la baguette, en lui disant : « Transporte-moi en ligne droite au milieu de la cour du palais du roi un tel ! » Et le tapis exécuta l’ordre, à l’heure et à l’instant, et déposa le fils du joueur de clarinette dans la cour du palais en question, à l’endroit où d’ordinaire avaient lieu les luttes de la princesse.

Et le garçon s’écria : « Voici le lutteur ! Que vienne son vainqueur ! » Et la jeune fille descendit, devant tout le monde, au milieu de la cour, et se plaça sur le tapis en face du garçon. Et aussitôt il frappa le tapis avec sa baguette, en disant : « Vole avec nous jusque sur le sommet de la montagne Kâf. » Et le tapis s’éleva dans les airs, au milieu de la stupéfac-