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les mille nuits et une nuit

rêt ? » Et il me répondit : « C’est vrai, ya sidi, j’ai agi contre mon intérêt, c’est évident. Mais c’est précisément dans ton intérêt que je l’ai fait. » Et je lui demandai : « Comment ça, ô fils de chien ; et depuis quand un pet, fût-il de cette qualité-là, a-t-il servi à l’intérêt de quelqu’un sur la terre ? » Et il répondit : « Ne m’injurie pas, ô capitaine ! Moi je n’ai pété que pour t’épargner la peine de recherches plus longues, et la fatigue de courir inutilement la ville et les champs à mes trousses. Je te prie donc de me rendre le bien pour le bien, puisque tu es un fils de gens de bien ! »

Alors moi, ô mon seigneur le sultan, je ne pus résister à un tel argument. Et je le relâchai généreusement.

Et telle est mon histoire ! »

— Et, ayant entendu ce récit du capitaine Fakhr Al-Dîn, le sultan Baïbars lui dit : Hé ouallah ! ton indulgence était bien placée ! » Puis, comme Fakhr Al-Dîn était déjà rentré à sa place, un huitième s’avança, qui s’appelait Nizam Al-Dîn. Et il dit : « Moi, ce que je vais raconter n’a rien à voir, de près ou de loin, avec ce que tu viens d’entendre, ô notre maître le sultan ! » Et Baïbars lui demanda : « Est-ce une chose vue ou une chose entendue ? » Il dit : « Non, par Allah, ô mon seigneur, c’est une chose que j’ai seulement entendue. La voici ! »

Et il dit :