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les mille nuits et une nuit

des genn. Et Branche de Corail, gémissante et soupirante, continua à supplier le jeune homme et à circuler autour de lui, comme le papillon nocturne autour de la flamme. Et, comme il s’abstenait toujours, répondant de côté, elle finit par lui dire : « Par Allah sur toi et par le Prophète ! ouvre-moi les éventails de ton cœur, et évente ton secret de mon côté. Car il n’est pas douteux que tu as un secret caché. Et moi j’ai un cœur qui est un coffret dont la clef se perd après la fermeture. Hâte-toi donc, à cause de l’amour qui est déjà à ton intention dans ce coffret, de me dire en toute confiance ce que tu as certainement à me dire ! »

Lorsque le prince Diamant eut entendu ces paroles de la charmante Branche de Corail, il fut convaincu que l’odeur de l’amour se faisait sentir par ces paroles, et qu’ainsi il n’y avait aucun inconvénient à expliquer la situation à cette charmante. Il regarda donc un moment la jeune fille, sans parler, puis sourit de son côté, et, ouvrant les éventails de son cœur, il lui dit : « Ô charmante, si je suis arrivé jusqu’ici après avoir enduré mille peines et m’être exposé à de grands périls, c’est uniquement dans l’espoir de répondre à la question de la princesse Mohra, à savoir : « Quels sont les rapports entre Pomme de Pin et Cyprès ? » Si donc, ô compatissante, tu sais la véritable réponse à faire à cette question obscure, dis-la moi, et la sensibilité de mon cœur travaillera à ton intention…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.