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histoire de baïbars… (le 6e capitaine…)
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dienne de la porte sortit la dernière, et ferma le hammam. Et le ghoul lui dit : « Hé, que fais-tu là ! Et la dame que je t’ai confiée, vas-tu donc l’enfermer ? » Elle dit : « Il n’y a plus personne au hammam, si ce n’est la vieille vendeuse de lupins, que nous laissons tous les soirs dormir dans le hammam, à cause qu’elle n’a pas de gîte. » Et le ghoul prit la gardienne au cou, et la bouscula et faillit l’étrangler. Et il lui cria : « Ô entremetteuse, c’est toi qui es responsable de la dame ! Et c’est à toi que je la demanderai ! » Elle répliqua : « Moi, je suis gardienne de vêtements et de babouches, je ne suis pas gardienne de femmes. » Et comme il lui serrait plus fort le cou, elle se mit à crier : « Ô musulmans, à mon secours ! » Et l’ogre se mit à la battre, alors que de tous côtés accouraient les hommes du quartier. Et il criait : « Fût-elle sur la septième planète, il faut que tu me la rendes, ô propriété des vieilles putains ! » Et voilà pour la vieille gardienne du hammam, et pour la vieille vendeuse de lupins !

Mais pour ce qui est de Dalal, voici ! Une fois qu’elle fut sortie du hammam, et qu’elle eut réussi à tromper la vigilance du ghoul, elle continue à marcher pour retourner dans son pays. Et lorsqu’elle se fut éloignée de la ville d’une assez grande distance, elle trouva un cours d’eau où elle se lava les mains, le visage et les pieds, et se dirigea vers une demeure qui s’élevait tout près de là, et qui était le palais d’un roi.

Et elle s’assit près du mur du palais. Et la négresse esclave, étant descendue pour une affaire, la vit et monta dire à sa maîtresse : « Ô ma maîtresse, n’é-