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histoire de baïbars… (le 6e capitaine…)
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préposé à la garde du cellier, s’enfuit terrifié, en appelant les domestiques à grands cris. Et on entoura le pou, on le prit aux cornes et on le conduisit devant le roi.

Et le roi demanda : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Et la princesse Dalal, qui était là debout, s’écria : « Yeh ! Mais c’est mon pou ! » Et le roi, stupéfait, lui demanda : « Que dis-tu, ma fille ? » Elle répondit : « Quand j’étais petite, je me grattai un jour la tête, et je rencontrai ce pou sur ma tête. Alors je le pris et allai le mettre dans la jarre d’huile. Et maintenant il est devenu gros et grand ; et il a brisé la jarre. »

Et le roi, ayant entendu cela, dit à sa fille : « Ma fille, à présent tu as besoin d’être mariée. Car le pou a cassé la jarre, et demain, toi aussi, tu risques de sauter de l’autre côté du mur et d’aller aux hommes. C’est pourquoi il vaut mieux à présent que je te marie. Qu’Allah nous protège des brisures ! »

Puis il se tourna vers son vizir et lui dit : « Égorge le pou, et écorche-le et suspends sa peau à la porte du palais. Ensuite tu prendras avec toi mon porte-glaive et le cheikh des scribes du palais, chargé de l’écriture des contrats de mariage. Et on mariera avec ma fille Dalal celui qui reconnaîtra que la peau suspendue est une peau de pou. Mais celui qui ne reconnaîtra pas la peau, aura sa tête coupée et sa peau suspendue à la porte, à côté de celle du pou. »

Et le vizir égorgea le pou, séance tenante, l’écorcha, et suspendit sa peau à la porte du palais. Puis il envoya un crieur, qui cria par la ville : « Celui qui reconnaîtra la peau suspendue à la porte du palais, épousera El Sett Dalal, la fille du roi. Mais celui