Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 5e capitaine…)
261

Il lui dit : « Alors, viens, et fais-le-moi quatre fois, pour ce flacon-là ! » Elle lui dit : « Bien, lève-toi et entre dans cette chambre, pour cette affaire. » Et ils entrèrent, l’un derrière l’autre, dans la chambre.

Alors, la dame des Arabes, Yasmine, voyant que le roi se mettait pour de bon dans la posture de cette vente-là, se mit à rire tellement qu’elle se renversa sur son derrière. Puis elle lui dit : « Maschallah, ô roi du temps ! Tu es roi et sultan, et tu veux te faire enculer pour un flacon ! Comment alors, étant dans ces idées, as-tu pris sur toi de tuer le pêcheur qui m’avait dit : « Donne-moi un baiser, et prends le flacon ? »

En entendant ces paroles, le roi fut étourdi et stupéfait. Puis il reconnut la dame des Arabes, Yasmine, et se mit à rire, et lui dit : « Est-ce que c’est toi ? Et tout ça c’est par toi ? » Et il l’embrassa et se réconcilia avec elle. Et dès lors ils vécurent ensemble en pleine harmonie, contents et prospérant. Et louanges à Allah, Ordonnateur de l’harmonie, et Dispensateur de la prospérité et du bonheur !

— Et le capitaine de police Nour Al-Dîn, ayant ainsi raconté l’histoire de la dame des Arabes, Yasmine, se tut. Et le sultan Baïbars se réjouit beaucoup et se dilata de l’avoir entendu, et lui dit : « Par Allah, cette histoire est extraordinaire ! » Alors un sixième capitaine de police, qui s’appelait Gamal Al-Dîn, s’avança entre les mains de Baïbars, et dit : « Moi, ô roi du temps, si tu me le permets, je te raconterai une histoire qui te plaira ! » Et Baïbars lui