Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 4e capitaine…)
243

la belle dahabieh en or. Et elle demanda par signes à l’Avisé si elle pouvait entrer pour la regarder aussi à l’intérieur. Et, Môhammad lui ayant fait avec la tête et les yeux un signe qui signifiait « oui », elle monta dans la dahabieh et se mit à la visiter. Alors Mohammad l’Avisé, la voyant occupée, leva sans bruit la cheville de la dahabieh et le piquet, et mit la dahabieh en marche, et partit.

Or, quand la fille du sultan de la Terre Verte eut fini sa visite, elle voulut sortir, leva les yeux, et vit la dahabieh en route, déjà bien loin de la ville de son père. Alors elle dit à l’ami du rouget : « Où me mènes-tu, l’Avisé ? » Il répondit : « Je te mène chez un roi pour qu’il t’épouse. » Elle lui dit : « Est-ce que par hasard le roi serait plus beau que toi, l’Avisé ? » Il répondit : « Je ne sais pas. Tout à l’heure tu vas toi-même le voir avec tes yeux. » Alors elle retira sa bague de son doigt, et la jeta dans le fleuve. Mais le rouget était là, qui prit la bague et la porta dans sa bouche, en leur ouvrant la route. Puis elle dit à l’Avisé : « Moi je ne me marierai qu’avec toi. Et je veux me donner ici librement à toi. » Et le garçon Môhammad lui dit : « Bien. » Et il la prit avec sa virginité. Et il se réjouit avec elle sur l’eau.

Et lorsqu’ils furent arrivés à destination, Môhammad, le fils du pêcheur, alla chez le roi et lui dit : « Me voici. Je t’ai amené la fille du sultan de la Terre Verte. Mais elle te dit qu’elle ne sortira de la dahabieh que si tu lui étends, sur la terre, des tapis en soie verte, sur lesquels elle marchera pour venir à ton palais. Et tu verras alors comme elle marche