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histoire de baïbars… (le 4e capitaine…)
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d’un voyage de sept ans. Nous allons donc faire venir ici le fils du pêcheur, et je lui dirai : « Le sultan, notre maître, a beaucoup de considération pour toi, et compte sur ta vaillance. Il faut donc que tu ailles à la Terre Verte, et que tu ramènes de là la fille du sultan de ce pays, parce que notre maître le roi veut l’épouser, et que personne ne saurait amener cette princesse excepté toi. » Et le roi répondit au vizir : « C’est bien ; fais venir le garçon. »

Alors le vizir fit venir, malgré son nez, le jeune garçon Môhammad, et lui dit : « Notre maître le sultan désire t’envoyer pour que tu lui amènes la fille du sultan de la Terre Verte. » Et il répondit : « Et depuis quand est-ce que je connais la route de ce pays-là ? » Le vizir dit : « Il faut. » Alors il sortit fâché, et alla chez sa mère lui conter la chose. Et sa mère lui dit : « Va promener ton chagrin sur le bord du fleuve, près de son embouchure sur la mer, et ton chagrin se dissipera de lui-même. » Et le garçon Môhammad s’en alla se promener avec son chagrin, sur le bord de la mer, près de l’embouchure du fleuve.

Et, comme il marchait de long en large, fâché, le rouget d’autrefois sortit de la mer, et vint à lui sur le rivage, en le saluant. Et il lui dit : « Pourquoi es-tu fâché, Môhammad l’Avisé ? » Il répondit : « Ne m’interroge pas ! car la chose est sans remède. » Et le poisson lui dit : « Le remède est entre les mains d’Allah. Parle. » Il dit : « Songe, ô rouget, que le vizir de goudron m’a dit : « Il faut que tu ailles nous chercher la fille du sultan de la Terre Verte. » Et le rouget lui dit : « Bien. Va chez le roi, et dis-lui :