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les mille nuits et une nuit

gros clou ! » Et il te donnera un clou, et tu le planteras à un bout de la grande salle, tu y attacheras le fil de ce fuseau, et tu étendras le tapis selon telle longueur et telle largeur que tu voudras ! » Et le pêcheur se récria, disant : « Ô femme, veux-tu donc qu’avant ma mort prochaine les gens rient de ma raison et se moquent de moi, me prenant pour un fou ? Est-ce qu’il y aurait un tapis d’un arpent dans l’intérieur de ce fuseau-ci ? » Elle lui dit en se fâchant : « Veux-tu partir au plus vite ou ne veux-tu pas ? Tais-toi, ô homme, et va seulement, comme je te l’ai dit. » Et le pêcheur s’en alla au palais, avec le fuseau, en se disant : « Il n’y a de recours et de force qu’en Allah l’Omniscient. Voilà, ô pauvre, le dernier jour de ta vie…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUARANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … Voilà, ô pauvre, le dernier jour de ta vie ! » Et il alla trouver le roi et le vizir. Et celui-ci lui dit, en regardant ailleurs : « Où est le tapis, ô pêcheur ? » Et il répondit : « Je l’ai là ! » Ils lui demandèrent : « Où ça ? » Il leur dit : « Ici, dans ma poche ! » Et ils se mirent à rire de lui, disant : « Voilà quelqu’un qui