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histoire de baïbars… (le 3e capitaine…)
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tout de suite, au lieu de demain, pour me rassurer. De la sorte je pourrai dormir tranquille. » Elle lui dit : « Puisqu’il en est ainsi, ô homme, yallah, lève-toi et va à tel endroit, près des jardins. Là tu trouveras un arbre tordu, au-dessous duquel se trouve un puits. Et toi, tu te pencheras sur ce puits et tu regarderas au dedans, et tu crieras : « Ô une telle, ton amie chérie une telle t’envoie le salam avec moi, et te dit de me remettre, pour que je le lui donne, le fuseau qu’elle a oublié chez toi hier, dans sa hâte de rentrer à la maison avant la nuit, car nous voulons meubler et tapisser une chambre avec ce fuseau-là. » Et le pêcheur dit à sa femme : « Bien. »

Il alla donc, sans retard, au puits en question, sous l’arbre tordu, regarda vers le fond, et cria : « Ô une telle, ton amie chérie une telle t’envoie le salam avec moi, et te dit : « Donne le fuseau qu’elle a oublié chez toi, car nous voulons meubler une chambre avec ce fuseau-là. » Alors celle qui était dans le puits — Allah seul la connaît ! — lui répondit, disant : « Est-ce que je puis refuser quelque chose à mon amie chérie ? Tiens, voici le fuseau ! Prends-le et va meubler et tapisser avec lui la chambre, comme tu voudras. Puis tu me le rapporteras ici. » Il dit : « Bien. » Et il prit le fuseau, qu’il vit sortir du puits, le mit dans sa poche, et s’en alla sur la route, dans la direction de sa maison, en se disant : « Cette femme-là m’a rendu aussi fou qu’elle. » Et il continua son chemin, et arriva auprès de sa femme, et lui dit : « Ô fille de l’oncle, voilà que je t’ai apporté le fuseau ! » Elle lui dit : « Bien. Va maintenant chez le vizir qui veut ta mort, et dis-lui : « Donne-moi un