Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de baïbars… (le 2e capitaine…)
219

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUARANTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et tu as, enfin, assis ton sale derrière goudronné sur une chaise, et j’en vois les marques sur ta robe, là où tu t’es assis, et où la paille a laissé des raies visibles. Donc, je ne suis plus rien pour toi, et tu n’es plus rien pour moi ! »

Et, ayant ainsi parlé, elle acheva de s’envelopper de ses voiles, et me traîna, malgré mon nez, chez le kâdi. Et lorsque nous fûmes en sa présence, elle lui dit : « Ô mon seigneur le kâdi, ta servante est unie en légitime mariage avec cet homme abject qui est là devant toi. Or moi, avant notre mariage, je lui ai posé trois conditions essentielles, qu’il a acceptées et respectées pendant un certain laps de temps ; mais aujourd’hui il vient de les transgresser. Or donc, conformément à mon droit, j’entends cesser, à partir de ce moment, d’être son épouse ; et je viens te demander le divorce et réclamer mon trousseau et la pension. » Et le kâdi demanda à connaître les conditions. Et elle les lui détailla, en ajoutant : « Or, ce fils de pendu s’est assis sur une chaise, a mangé une pastèque et a absorbé du haschich. » Et elle fit la preuve de son dire contre moi, alors