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histoire de baïbars… (le 1er capitaine…)
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elle, m’empêcher de lui dire : « Par ta vie, ô ma maîtresse, lorsque cette affaire sera terminée à ta satisfaction, ne consentiras-tu pas à m’épouser ? » Et elle se mit à rire, et me dit : « Mais tu oublies, ya saïed Moïn, que je suis déjà mariée et liée par promesses, par foi et par serment avec celle qui possède mon cœur. Mais Allah seul connaît l’avenir ! Et rien n’arrivera que ce qui doit arriver. Ouassalam…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT TRENTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … je suis déjà mariée et liée par promesses, par foi et par serment avec celle qui possède mon cœur. Mais Allah seul connaît l’avenir. Et rien n’arrivera que ce qui doit arriver. Ouassalam ! »

Et moi je sortis de chez elle, en la bénissant, et me rendis sans retard, avec mes hommes, auprès du kâdi, qui, dès qu’il m’eut aperçu, s’écria : « Bismillah ! voilà mon débiteur ! mais où est mon bien ? » Et je répondis : « Ô seigneur kâdi, ma tête n’est rien à côté de la tête du kâdi, et je n’ai personne pour me soutenir en haut lieu. Mais si le droit est de mon côté, il apparaîtra clairement. » Et le kâdi, furieux, me cria : « Que parles-tu de droit ! Penses-tu donc