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histoire de baïbars… (le 1er capitaine…)
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vestige. Et aucune des femmes espionnes que nous avons envoyées dans les harems n’en a eu de nouvelles. Or toi, ya sidi El-Kâdi, tu viens nous dire et nous déclarer que la jeune femme t’a volé. Cette affirmation devra être prouvée. Car je ne sais pas, par Allah ! si, dans cette affaire extraordinaire, cette jeune femme n’a pas été, dans ta propre maison, victime de quelque attentat, ou tout au moins l’objet d’une noire machination. Et, puisqu’il est à peu près prouvé par nos recherches qu’elle ne se trouve pas en ville, il serait utile, ô seigneur kâdi, de faire une perquisition dans ta maison, en vue de vérifier si on ne trouvera pas là une trace de cette perdue, et de s’assurer si ma supposition est exacte ou erronée. Et Allah est plus savant ! »

« Et de la sorte, ô capitaine Moïn, continua l’adolescente prodigieuse, d’accusé tu deviens accusateur ! Et le kâdi verra le monde noircir devant ses yeux, et il se mettra dans une grande colère ; et son visage sera comme le poivre, et il s’écriera : « Tu es bien osé, maître Moïn, de faire de telles suppositions ! Mais qu’à cela ne tienne ! tu peux tout de suite commencer tes perquisitions. Mais ensuite, quand il sera bien prouvé que tu es dans ton tort, ton châtiment par le sultan n’en sera que plus mérité. » Alors toi, accompagné de tes hommes comme témoins, tu feras une perquisition dans la maison. Et, bien entendu, tu ne me trouveras pas. Et lorsque tu auras ainsi perquisitionné d’abord sur la terrasse, puis dans les chambres, dans les coffres et dans les armoires, sans résultat, tu baisseras la tête, occupé par un cruel embarras, et tu te mettras à te lamenter et à t’excu-