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histoire de la jouvencelle…
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Et, ayant dit ces chants des fleurs et des oiseaux, l’adolescente Tohfa se tut. Alors, de tous les points du palais, s’élevèrent les exclamations des genn enthousiastes. Et le cheikh Éblis vint baiser ses pieds, et les reines, à la limite de l’exaltation, vinrent l’embrasser en pleurant. Et tous ensemble, avec leurs mains et leurs yeux, se mirent à faire des gestes et des signes qui signifiaient clairement : « Notre langue est liée par l’admiration, et les paroles ne peuvent sortir de notre bouche ! » Puis ils se mirent à sauter sur leurs sièges en cadence, et en levant les jambes en l’air, ce qui signifiait clairement, en leur langage de genn : « C’est bien beau ! Tu as excellé ! Nous sommes émerveillés. Nous te remercions ! » Et l’éfrit Maïmoun, ainsi que son compagnon de laideur, se leva et se mit à danser, le doigt au cul, ce qui signifiait péremptoirement, en son langage : « Je suis fou d’émerveillement. »

Et Tohfa, émue de voir l’effet, sur les genn, de ces chants et de ces poèmes, leur dit : « Par Allah ! ô mes maîtres et mes maîtresses, si je n’étais fatiguée, je vous aurais encore dit d’autres chants et d’autres vers concernant le reste des fleurs odorantes, des herbes et des oiseaux, notamment les chants du Rossignol, de la Caille, du Sansonnet, du Serin, de la Tourterelle, de la Colombe, du Ramier, du Chardonneret, du Paon, du Faisan, de la Perdrix, du Milan, du Vautour, de l’Aigle, de l’Autruche ; et je vous aurais dit les chants de quelques animaux, tels que le Chien, le Chameau, le Cheval, l’Onagre, l’Âne, la Girafe, la Gazelle, la Fourmi, le Mouton, le Renard, la Chèvre, le Loup, le Lion, et bien