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histoire de la jouvencelle…
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C’est par le feu qu’on m’a arrachée de ma demeure, moi et le miel mon frère. Puis, me séparant d’avec lui, on mit entre nous un immense intervalle.

Répandre ma lumière, brûler, verser des larmes, voilà mon sort. Et je me consume pour éclairer les autres. »

Ainsi me parla la chandelle. Mais le feu se tourna vers nous deux, et nous dit :

« Ô vous qui êtes tourmentés par ma flamme, pourquoi vous plaindre, puisque vous jouissez du doux instant de l’union ?

Heureux ceux qui boivent, tandis que je suis leur échanson ! Heureuse la vie de celui qui, consumé par ma flamme immortelle, meurt à lui-même pour obéir aux lois de l’amour ! »

» Et maintenant, si vous le voulez bien, ô mes maîtres et mes maîtresses, je vous dirai le Chant du Corbeau…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT TRENTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et maintenant, si vous le voulez bien, ô mes maîtres et mes maîtresses, je vous dirai le Chant du Corbeau.