ments ; je n’ai point part aux hommages que l’on rend à mes sœurs ; on ne me donne que le dernier rang dans les parterres, on va même jusqu’à m’en exclure complètement ; et je semble rebuter à la fois la vue et l’odorat.
Hélas sur moi ! Quelle est donc la cause de cette indifférence marquée ? Hélas ! hélas ! je m’imagine que c’est parce que mon cœur est noir.
Mais que puis-je contre les arrêts du destin ? Si mon intérieur est plein de défauts, et que mon cœur soit noir, mon extérieur n’est-il point la beauté ?
Je renonce à lutter. Hélas sur moi ! Si mon intérieur était conforme à mon extérieur, je ne serais pas obligée de me plaindre et d’envier le sort de mes sœurs. Tout mon malheur, je me l’imagine, vient de mon cœur.
« Et maintenant que j’ai fini les chants du zéphyr et des fleurs, je vous dirai, si vous le voulez bien, ô mes maîtres et mes maîtresses, quelques chants d’oiseaux. Voici d’abord le Chant de l’Hirondelle…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA NEUF CENT TRENTE-QUATRIÈME NUIT
Elle dit :