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les mille nuits et une nuit

l’orient, pour favoriser les fruits et vêtir les arbres de leur beauté plénière.

En automne, je viens du sud, pour que les fruits, mes bien-aimés, atteignent leur perfection et mûrissent sagement.

En hiver enfin, je prends ma course de l’occident. Et de la sorte je soulage mes amis les arbres du poids fatiguant de leurs fruits, et je sèche les feuilles pour conserver la vie aux belles branches.

C’est moi qui fais causer les fleurs avec les fleurs, qui balance les moissons, qui donne aux ruisseaux leurs chaînes argentées.

C’est moi qui féconde le palmier, qui révèle à l’amante les secrets du cœur qu’elle a enflammé, et c’est mon haleine parfumée qui annonce au pèlerin de l’amour qu’il approche de la tente de sa bien-aimée.

« Et maintenant, si vous le voulez, ô mes maîtres et mes maîtresses, continua Tohfa, je vous dirai le Chant de la Rose…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT TRENTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :