Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
quelques sottises et théories…
115

— Et, un jour, Goha et sa femme suivaient les bords de la rivière, pendant la crue. Et soudain, faisant un faux pas, la femme glissa et tomba à l’eau. Et comme le courant était très fort, il l’emporta. Et Goha n’hésita pas à se jeter à l’eau, pour repêcher sa femme ; mais au lieu de suivre le courant, il se mit à remonter vers la source. Et le peuple assemblé là remarqua son action, et lui dit : « Que cherches-tu, ya Si-Goha ? » Et il répondit : « Hé, par Allah ! je cherche la fille de l’oncle qui est tombée à l’eau ! » Et ils répondirent : « Mais, ô Goha, le courant a dû l’entraîner vers le bas, et toi tu la cherches vers la source ! » Il dit : « Pas du tout ! Je la connais mieux que vous autres, mon épouse ! Elle est d’un caractère si contrariant, que je suis sûr d’avance qu’elle est allée vers le haut ! »

— Et, un autre jour, on amena un homme devant Goha, qui remplissait alors les fonctions de kâdi. Et on lui dit : « L’homme que voici a été surpris, en pleine rue, en train de saillir un chat. » Et, comme il y avait des témoins du fait, l’homme ne peut nier d’une façon acceptable. » Et Goha lui dit : « Allons, parle ! Si tu me dis la vérité, l’indulgence d’Allah te sera acquise ! Dis-moi donc comment tu t’y es pris pour saillir le chat ! » Et l’homme répondit : « Par Allah, ô notre maître le kâdi, j’ai présenté ce que tu sais à la porte de la grâce, et j’ai forcé cette porte en tenant les pattes de la bête dans mes mains et sa tête entre mes genoux ! Et, comme l’affaire avait bien marché la première fois, j’ai eu le tort de recommencer ! J’avoue ma faute, ô sei-