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quelques sottises et théories…
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rivière ; et il vit une troupe de lavandières qui lavaient du linge. Et les lavandières, en l’apercevant, s’approchèrent de lui et l’enveloppèrent comme un essaim d’abeilles. Et l’une d’elles, relevant sa robe, mit à découvert le viandu. Et Goha l’aperçut et détourna la tête, en disant : « Ô Protecteur de la pudeur, je me réfugie en toi ! » Mais les lavandières, offusquées, lui dirent : « Qu’as-tu, ô timbale ? Ne connais-tu donc pas son nom, à ce bienheureux ? » Il dit : « Je le connais bien, il s’appelle l’origine de mes maux ! » Mais elles s’écrièrent : « Pas du tout ! C’est le Paradis du Pauvre ! » Alors Goha demanda la permission de se retirer un peu à l’écart, et enveloppa l’enfant avec la toile de son turban, comme d’un linceul, et revint vers les lavandières qui lui demandèrent : « Qu’est cela, ô Goha ? » Il dit : « C’est un pauvre qui est mort, et qui demande à entrer dans le paradis en question. » Et elles se mirent à rire jusqu’à tomber. Et elles aperçurent, en même temps, quelque chose qui pendait hors du linceul, et qui était la bourse énorme de Goha. Et elles lui dirent : « Soit ! mais qu’est ceci qui pend de la sorte au-dessous du mort, comme deux œufs d’autruche ? » Il dit : « Ce sont les deux fils de ce pauvre, qui sont venus visiter son tombeau ! »

— Et, une fois, Goha était en visite chez la sœur de son épouse. Et elle lui dit : « Ya Si-Goha, je suis obligée d’aller au hammam. Je te prie de prendre soin de mon nourrisson, pendant mon absence. » Et elle s’en alla. Alors le petit se mit à criailler et à piailler. Et Goha, fort dérangé, se mit en devoir de