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les mille nuits et une nuit

se mit à rire tellement qu’il se renversa sur son derrière.

— Et, un autre jour, Timour, étant à table, rota tout près du visage de Goha. Et Goha s’écria : « Hé, ô mon souverain, roter est un acte honteux ! » Et Timour, étonné, dit : « Le rot ne passe pas pour honteux dans notre pays. » Et Goha ne répondit rien ; mais, vers la fin du repas, il lâcha un pet bruyant. Et Timour, formalisé, s’écria : « Ô fils de chien, que fais-tu là ? Et n’as-tu pas honte ? » Et Goha répondit : « Ô mon maître, dans notre pays cela n’est pas considéré comme honteux. Et comme je sais que tu ne comprends pas la langue de notre pays, je ne me suis pas gêné ! »

— Un autre jour, dans une autre circonstance, Goha remplaçait le khateb, dans la mosquée d’un village voisin. Et, après qu’il eut fini de prêcher, il dit à ses auditeurs, en branlant la tête : « Ô musulmans, le climat de votre ville est exactement le même que celui de mon village. » Et ils dirent : « Comment cela ? » Il répondit : « C’est que je viens de tâter mon zebb, et je le trouve comme dans mon village, relâché et pendant sur mes testicules. Le salam sur vous tous, je m’en vais ! »

— Et, un autre jour, Goha prêchait dans la mosquée, et, en manière de conclusion, il leva ses mains vers le ciel, et dit : « Nous te remercions et te glorifions pour Tes bontés, ô Dieu véridique et tout-puissant, de ce que Tu ne nous as pas placé le derrière