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histoire splendide du prince diamant
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au ciel par son sommet. Et, au pied de cette montagne, il y avait un grand arbre ; et au pied de cet arbre, coulait une source ; et à cette source buvait un daim, la tête penchée vers l’eau. Et Diamant, ravi à cette vue, commanda à ses gens d’arrêter leurs chevaux, et de le laisser aller seul à la poursuite et à la capture de cette proie. Et il s’élança, de tout le feu de son coursier, sur le bel animal sauvage…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il s’élança de tout le feu de son coursier sur le bel animal sauvage, qui, comprenant que sa vie était attachée à l’instant, fit un grand bond et, par un détour rapide, se trouva hors d’atteinte sur ses quatre jambes, anéantissant sous ses pas la distance, dans la plaine. Et Diamant, livré au vent de la course, suivit le daim dans le désert, loin de sa troupe armée. Et il continua la poursuite, par sables et par pierres, jusqu’à ce que le cheval, tout en écume et sans haleine, laissât pendre une langue desséchée, dans ce désert où ne se trouvait ni la trace ni l’odeur d’un fils d’Adam, et où, pour toute présence, il n’y avait que celle de l’Invisible.