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les rencontres… (le cheikh…)
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telle que je te l’ai racontée, ô émir des Croyants. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter.

Lorsque j’eus terminé mon récit, je vis que Si Saâdi souriait avec malice, en regardant Si Saâd, fort désappointé. Et il y eut un moment de silence, au bout duquel Si Saâd me dit : « Certes, le succès n’est pas tel que je l’attendais. Mais je ne te ferai point de reproches, bien que cette histoire d’épervier soit quelque peu étrange, et que je puisse, à bon droit, la contester et te soupçonner de t’être diverti, de t’être régalé et d’avoir fait bonne chère avec l’argent que je t’ai donné pour un tout autre usage. Quoi qu’il en soit, je veux, encore une fois, tenter l’expérience avec toi, et te remettre une seconde somme, égale à la première. Car je ne veux pas que mon ami Saâdi ait gain de cause sur une seule tentative de ma part ! »

Et, ayant ainsi parlé, il me compta deux cents dinars, en me disant : « J’aime à croire que cette fois tu ne cacheras pas cette somme dans ton turban…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-DIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … J’aime à croire que cette fois tu ne cacheras