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les rencontres… (le cavalier…)
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Chine pour lui déclarer que j’étais incapable, de par ma science, de débarrasser la princesse de son mal, quand Allah souffla dans mon esprit un stratagème. Je me tournai donc vers le genni, et je lui dis : « Ô chef des genn et leur couronne, ô excellent, ce n’est pas pour guérir la princesse de Chine que je suis venu ici, mais j’ai fait tout ce voyage pour te prier, au contraire, de venir à mon secours. Tu te rappelles sans doute cette femme avec laquelle tu as passé dans le puits quelques vilains moments. Eh bien, cette femme était mon épouse, la fille de mon oncle. Et c’était moi qui l’avais jetée dans ce puits, pour avoir la paix. Or, la calamité me poursuit, car je ne sais qui a pu tirer de là cette fille de chien. Mais enfin elle est libre, et s’attache à mes pas. Elle me suit partout, et, ô notre malheur ! dans un instant, elle sera ici même. Et je l’entends déjà qui crie de sa voix abhorrée dans la cour du palais. De grâce, ô mon ami, aide-moi ! Je viens implorer ton assistance…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et je l’entends déjà qui crie de sa voix abhorrée