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les rencontres… (le cavalier…)
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dans le corps de la fille du sultan de la Chine, une jeune princesse de quatorze ans et quart, belle comme la lune à son quatorzième jour, et vierge comme la perle dans sa nacre. Et, du coup, la princesse possédée se livra à une série de contorsions, de mouvements désordonnés, et à un débordement de paroles incohérentes, qui firent croire à sa folie. Et le malheureux sultan de la Chine eut beau appeler auprès de sa fille les plus habiles médecins chinois, il ne réussit guère à faire revenir sa fille à son état premier. Et il fut plongé, avec son palais et son royaume, dans la désolation et le désespoir, vu que la princesse était sa fille unique et qu’elle était aimable autant que charmante et belle. Mais enfin Allah l’eut en pitié, et fit parvenir jusqu’à ses oreilles le bruit de la guérison merveilleuse, grâce à mes soins, de la princesse indienne qui était devenue mon épouse. Et il envoya aussitôt un ambassadeur auprès du père de mon épouse, pour qu’il me priât d’aller guérir sa fille, la princesse de Chine, me la promettant en mariage, en cas de succès.

Alors moi, j’allai trouver ma jeune épouse, fille du sultan de l’Inde, et la mis au courant de la demande et de la proposition qu’on me faisait. Et je réussis à la convaincre qu’elle pouvait fort bien accepter pour sœur la princesse de la Chine qu’on m’offrait, en cas de guérison, pour épouse. Et je partis pour la Chine,

Or, ô émir des Croyants, tout ce que je viens de te raconter au sujet de la possession par le genni de la princesse chinoise, je ne l’appris qu’en arrivant en Chine, et de la bouche même du genni en ques-