Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 14, trad Mardrus, 1903.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

Et quelle ne fut pas mon épouvante, ô émir des Croyants, en voyant attaché à cette corde, au lieu de la fille de l’oncle, un genni géant d’aspect peu rassurant, qui, aussitôt qu’il eut touché terre, s’inclina devant moi et me dit : « Que j’ai de remerciements à te faire, ya Sidi Ahmad, pour le service que tu viens de me rendre ! Sache, en effet, que je suis du nombre des genn qui n’ont pas la faculté de voler dans les airs, et qui ne peuvent que ramper sur terre, bien que de cette manière leur vitesse soit très grande et leur permette d’aller aussi vite que les genn aériens. Et donc, moi, un genni terrien, j’avais, depuis des années, élu ce puits ancien pour en faire ma demeure. Et j’y vivais en toute paix quand, il y a deux jours, est descendue chez moi la plus méchante femme de l’univers. Elle n’a cessé de me tourmenter depuis que je l’ai eue pour compagne, et m’a obligé, durant tout ce temps, à œuvrer en elle sans répit, moi qui depuis des années vivais dans le célibat et avais perdu l’habitude de la copulation. Ya Allah ! ce que je te sais bon gré de m’avoir délivré de cette calamiteuse. Ah, certes ! un service aussi important ne restera pas sans récom-