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les rencontres d’al-rachid… (la jument…)
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Némân, il s’étonna en son âme grandement, et dit au jeune homme : « Certes, ton histoire est singulière, et le traitement est mérité que tu fais subir à cette jument blanche. J’aimerais toutefois te voir intercéder auprès de ton épouse pour qu’elle consentît à trouver le moyen, tout en conservant à cette jument sa forme de jument, de ne pas la châtier journellement avec tant de rigueur. Mais si la chose n’est pas possible, Allah est le plus grand ! »

Et, ayant ainsi parlé, Al-Rachid se tourna vers le second personnage, qui était le beau cavalier rencontré à la tête du cortège sur un cheval qui portait sa race dans son allure, ce cavalier qui caracolait comme un émir ou quelque fils de roi, et dont le cortège était suivi par un palanquin où étaient assises deux adolescentes princières, et par des musiciens qui jouaient des airs indiens et chinois, et lui dit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-SIXIÈME NUIT

La petite Doniazade s’écria : « Ô ma sœur, de grâce ! hâte-toi de nous dire ce qui se passa lorsque le khalifat se fut tourné vers le jeune cavalier, derrière qui l’on jouait des airs indiens et chinois ! » Et Schahrazade répondit : « De tout cœur amical ! » Et elle continua de la sorte :