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les rencontres d’al-rachid… (la jument…)
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Quant à mon maître, encore tout ému de ma perspicacité, il appela ses voisins et tous les boutiquiers du souk…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… Quant à mon maître, encore tout ému de ma perspicacité, il appela ses voisins et tous les boutiquiers du souk. Et il leur raconta, avec admiration, ce qui s’était passé, non sans exagérer mon mérite, qui était déjà assez étonnant par lui-même.

À ce récit de mon maître, tous les assistants s’exclamèrent sur mon intelligence en disant qu’ils n’avaient jamais rencontré de chien aussi merveilleux. Et, pour contrôler par eux-mêmes les paroles de mon maître, non point qu’ils soupçonnassent sa bonne foi, mais à seule fin de me louer davantage, ils voulurent faire la preuve de ma sagacité. Et ils allèrent chercher toutes les pièces fausses qu’ils avaient chez eux, et me les montrèrent mêlées avec d’autres de bon aloi. Et moi, voyant cela, je pensai : « Ya Allah ! c’est étonnant ce qu’il y a de pièces fausses chez tous ces gens ! »

Néanmoins, ne voulant pas, par mon abstention,