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les mille nuits et une nuit

tenta alors de commuer la peine de mort en bannissement à vie.

Quant à ce qui est du livre magique, où le khalifat avait lu des choses qui l’avaient fait rire et pleurer, il n’en fut plus question. Car Al-Rachid, tout à la joie de revoir son vizir Giafar, ne se souvint plus des choses du passé. Et Giafar qui, de son côté, n’avait point réussi à deviner ce que contenait ce livre ni à trouver l’homme capable de le deviner, se garda bien d’amener la conversation sur ce sujet-là. Et d’ailleurs il n’y a aucune utilité à le savoir, puisque, depuis lors, tous vécurent dans le bonheur et la tranquillité et l’amitié sans mélange, et tous les plaisirs de la vie, jusqu’à l’arrivée de la Destructrice des joies et de la Bâtisseuse des tombeaux, celle qui est commandée par le Maître des destinées, le Seul Vivant, le Miséricordieux pour Ses Croyants.

— Et tel est, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, ce que nous ont transmis les conteurs sur Attaf le Généreux, qui habitait à Damas. Mais son histoire ne peut être comparée, de près ou de loin, à celle que je me réserve de te raconter, si mes paroles n’ont point pesé sur ton esprit. » Et Schahriar répondit : « Que dis-tu, ô Schahrazade ? Cette histoire m’a instruit et m’a éclairé et m’a fait réfléchir. Et me voici disposé à t’écouter, comme au premier jour. »

Alors Schahrazade dit…



FIN DU QUATORZIÈME VOLUME