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histoire du livre magique
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été l’auteur de toutes les souffrances d’Attaf, le khalifat envoya des émissaires qui le mirent en état d’arrestation, et l’entourèrent de chaînes, et le jetèrent dans le cachot. Et il resta là jusqu’à nouvel ordre.

Et Attaf passa à Baghdad plusieurs mois dans le parfait bonheur, à côté de sa cousine, et à côté de Giafar, son ami, et dans l’intimité d’Al-Rachid. Et il eût bien voulu passer toute sa vie à Baghdad, mais de nombreuses lettres lui arrivèrent de Damas, de la part de ses parents et de ses amis, qui le suppliaient de revenir dans son pays, et il pensa qu’il était de son devoir de le faire. Et il alla demander le bon plaisir du khalifat, qui lui accorda l’autorisation, non sans regrets et soupirs amicaux. Et il ne voulut pas, toutefois, le laisser partir sans lui donner des marques durables de sa bienveillance. Il le nomma donc wali de Damas, et lui donna tous les insignes de sa charge. Et il le fit accompagner par une escorte de cavaliers, de mulets, de chameaux, avec des charges de cadeaux magnifiques. Et ainsi il fut escorté jusqu’à Damas.

Et toute la ville de Damas fut illuminée et pavoisée, à l’occasion du retour d’Attaf, le plus généreux des enfants de la cité. Car Attaf était aimé et respecté par toutes les classes du peuple, et surtout par les pauvres qui avaient toujours pleuré son absence.

Mais pour le naïeb, un second décret du khalifat arriva à son intention, qui le condamnait à mort, à cause de ses injustices. Mais le généreux Attaf intercéda en sa faveur auprès d’Al-Rachid, qui se con-