LA NEUF CENT TROISIÈME NUIT
Elle dit :
« … C’est pourquoi je vais laisser le soin de ma destinée au Maître des destinées. Voici que tout s’est tourné contre moi, et tout a été contraire à mon attente. Et le poète était dans le vrai, quand il disait :
« Ô ami ! j’ai couru à travers le monde, de l’Orient à l’Occident. Tout ce que j’ai rencontré, c’est la peine et la fatigue.
J’ai fréquenté les hommes du temps. Mais je n’ai trouvé ni un ami agréable ni mon égal. »
Et, de nouveau, il pleura et s’écria : « Ô Dieu ! donne-moi la vertu de patience ! » Après quoi, il se leva et se dirigea vers une mosquée, où il entra. Et il y demeura jusqu’à l’après-midi. Et sa faim ne fit qu’augmenter, et il dit : « Par Ta magnanimité et Ta majesté, Seigneur, je jure que je ne demanderai rien à personne d’autre qu’à Toi. » Et il demeura dans la mosquée, sans tendre la main à aucun Croyant, jusqu’à la tombée de la nuit. Et alors il sortit, en disant : « Je connais la parole du Prophète — sur Lui la bénédiction et la paix d’Allah ! — qui dit :