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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et c’est alors que ta tête ne serait plus en sécurité sur tes épaules !

Lorsque le naïeb de Damas eut entendu ces paroles, il se réveilla de son sommeil et leva la main, et arrêta la glaive qui, de si près, menaçait la vie d’Attaf. Et il ordonna qu’Attaf fût seulement jeté en prison et enchaîné par le cou. Et on le traîna, malgré ses cris et ses prières, à la prison de la ville, et on l’y enchaîna par le cou, selon qu’il avait été ordonné. Et, toutes les nuits et tous les jours, Attaf les passait à pleurer, à prendre Allah à témoin et à le supplier de le délivrer de son affliction et de ses malheurs. Et il vécut trois mois de cette manière-là.

Or, une nuit d’entre les nuits, il se réveilla et s’humilia devant Allah et marcha dans sa prison selon la longueur de sa chaîne. Et il vit qu’il était seul dans sa prison, et que le geôlier qui, la veille, lui avait apporté son pain et son eau, avait oublié de refermer la porte sur lui. Et une faible lueur venait de cette porte entr’ouverte. Et Attaf, à cette vue, sentit soudain ses muscles s’enfler d’une force extraordinaire, et, levant les yeux dans la direction du ciel d’Allah, il fit un grand effort et, d’un seul