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les mille nuits et une nuit

rants concernant son retour et sa réunion avec son cousin. Et il lui alloua par mois mille dinars pour les frais de son existence. Et voilà pour Giafar et le khalifat et l’adolescente du palanquin !

Mais pour ce qui est d’Attaf, les choses tournèrent bien autrement ! En effet, dès qu’il eut fait ses adieux à Giafar et fut retourné en sa voie, tous ceux qui étaient jaloux de lui profitèrent des événements pour combiner sa perte dans l’esprit du naïeb de Damas. Et ils dirent au naïeb ; « Ô notre seigneur, comment se fait-il que tu ne tournes pas tes yeux vers Attaf ? Ne sais-tu pas que le vizir Giafar était son ami ? Et ne sais-tu pas qu’Attaf courut derrière lui pour lui dire adieu, après que nos gens furent revenus, et qu’il l’accompagna jusqu’à Katifa ? Et ne sais-tu pas qu’alors Giafar lui dit : « N’as-tu besoin de rien que je puisse te procurer, ô Attaf ? » Et qu’Attaf répondit : « Oui, j’ai besoin de quelque chose. Et c’est un édit du khalifat par lequel sera déposé le naïeb de Damas. » Et ceci a été dit et promis entre eux. Et la chose la plus prudente à faire est que tu l’invites à ta nappe pour le repas du matin, avant que lui t’invite à la sienne pour le repas du soir. Car le succès se trouve dans l’occasion, et l’assaut ne profite qu’à celui qui le donne. » Et le naïeb de Damas leur répondit : « Vous avez bien parlé. Amenez-le moi donc immédiatement. » Et ils allèrent à ta maison d’Attaf, qui s’y reposait tranquillement, ignorant que quelqu’un pût tramer quelque chose contre lui. Et ils se jetèrent sur lui, armés de sabres et de bâtons, et le battirent jusqu’à ce qu’il