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les mille nuits et une nuit

Et ils voyagèrent pendant un certain temps. Et ils étaient déjà arrivés dans l’endroit appelé Tiniat el’Iqab, qui est à une demi-journée de marche de Damas, quand Giafar regarda derrière lui et aperçut dans le loin, dans la direction de Damas, un cavalier qui galopait vers eux. Et il fit aussitôt arrêter la caravane, pour voir quelle pouvait bien être l’affaire. Et lorsque le cavalier fut tout près d’eux, Giafar le regarda, et voici que c’était Attaf le Généreux, qui s’en venait derrière eux en criant : « Ne t’arrête pas, ô mon frère ! » Et il s’approcha de Giafar et l’embrassa et lui dit : « Ô mon seigneur, je n’ai eu aucun repos loin de toi. Ô mon frère Abou’l-Hassân, il eût mieux valu pour moi ne t’avoir jamais vu ni connu, car maintenant je ne saurai supporter ton absence. » Et Giafar le remercia et lui dit : « Je n’ai pas été capable de me défendre contre tous les bienfaits dont tu m’as comblé. Mais je prie Allah de faciliter notre réunion pour bientôt et de ne jamais plus nous séparer. Il est le Tout-Puissant, et Il peut ce qu’Il veut ! » Puis Giafar descendit de cheval, et fit étendre un tapis de soie, et s’assit à côté d’Attaf. Et on leur servit un plateau avec un coq rôti, des poulets, des douceurs et d’autres délicatesses. Et ils mangèrent. Et on leur apporta des fruits secs, et des confitures sèches et des dattes mûres. Puis ils burent pendant une heure de temps, et remontèrent sur leurs chevaux. Et Giafar dit à Attaf : « Ô mon frère, chaque voyageur doit partir vers son lieu de départ. » Et Attaf le serra contre sa poitrine, et le baisa entre les deux yeux et lui dit : « Ô mon frère Abou’l-Hassân, n’interromps pas sur