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histoire du livre magique
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sortir les cadeaux, grands et petits, et les fit distribuer avec la générosité d’un Barmécide aux assistants riches et pauvres, pour que tout le monde fût content. Et, après que le contrat eût été écrit sur une étoffe de satin, il fit apporter de l’eau au sucre, et fit dresser devant les invités les tables des mets et des choses excellentes. Et tout le monde mangea et se lava les mains. Puis on servit les douceurs et les fruits et les boissons rafraîchies. Et lorsque tout fut fini, et que le contrat eut été passé, le naïeb de Damas dit au vizir Giafar : « Je vais préparer une maison pour ta résidence et la réception de ton épouse ! » Et Giafar répondit : « Cela ne se peut pas. Je suis ici en mission officielle de l’émir des Croyants, et il faut que j’emmène avec moi mon épouse à Baghdad, où devront avoir lieu les cérémonies des noces, là seulement. » Et le père de l’épousée dit : « Entre en épousailles, et pars quand cela te plaira. » Et Giafar répondit : « Cela non plus, je ne puis le faire, car il faut d’abord que je fasse préparer le trousseau de ta fille, et, une fois qu’il sera prêt, je partirai, ce jour-là seulement ! » Et le père répondit : « Il n’y a pas d’inconvénient ! »

Et lorsque le trousseau fut prêt, et que toutes choses eurent marché comme il fallait, le père de la mariée fit avancer le palanquin et asseoir sa fille dedans. Et le convoi prit la route des tentes, avec une foule de gens. Et, après les adieux de part et d’autre, le signal du départ fut donné. Et Giafar sur son cheval, et l’épousée dans le palanquin superbe, prirent la route de Baghdad, avec une suite nombreuse et bien ordonnée.