Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 14, trad Mardrus, 1903.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.
294
les mille nuits et une nuit

plus, deux poids de pure affection et de discrétion sans mélange avec le bois de la séparation ; en faire une mixture avec un peu d’extrait d’encens de baisers, pris sur les dents et sur le milieu ; deux mesures de chaque variété ; plus cent baisers sur les deux belles grenades que l’on sait, dont cinquante doivent être dulcifiés en passant par les lèvres, suivant le mode des pigeons, et vingt suivant te mode des petits oiseaux ; ensuite deux mesures égales de mouvements d’Alep et de soupirs de l’Irak ; ensuite deux okes de pointes de langues, dans la bouche et hors de la bouche, à bien mélanger et triturer ; puis mettre sur un fourneau trois drachmes de grains d’Égypte en les additionnant de graisse de bonne qualité, à faire bouillir dans l’eau de l’amour et le sirop du désir sut un feu de bois de plaisir, dans la retraite de l’ardeur ; après quoi décanter le tout sur un divan bien moelleux, et ajouter deux okes de sirop de salive, et boire à jeun pendant trois jours. Et, le quatrième jour, prendre pour le repas de midi une tranche du melon du désir, avec du lait d’amandes et du jus de limon de l’accord, avec, enfin, trois mesures de bon travail de cuisses. Et finir par un bain, pour le bénéfice de la santé. Et le salam ! »

Lorsque Attaf le Généreux eut achevé la lecture de cette prescription, il ne put s’empêcher de rire, et de frapper ses mains l’une dans l’autre. Puis il regarda Giafar et lui dit : « Ô mon frère, ce médecin est un grand médecin, et sa découverte une grande découverte. Voici qu’il a trouvé que tu es malade