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histoire du livre magique
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midi, sentant une grande fraîcheur descendre dans son âme et lui calmer le cœur. Puis il sortit de la mosquée, et fit des largesses aux mendiants de la porte, en récitant ces vers :

« J’ai vu les beautés réunies dans la mosquée de Jullag. Et sur ses murailles, la signification de la beauté est expliquée.

Si le peuple fréquente les mosquées, dis-lui que leur porte d’entrée est toujours large ouverte ! »

Et lorsqu’il eut quitté la belle mosquée, il continua sa promenade à travers les quartiers et les rues, regardant et observant, jusqu’à ce qu’il fût arrivé devant une maison splendide, d’apparence seigneuriale, ornée de fenêtres d’argent avec des bordures en or, qui ravissaient la raison, et des rideaux de soie sur chaque fenêtre. Et, en face de la porte, était un banc de marbre recouvert d’un tapis. Et, comme Giafar se sentait déjà fatigué de sa promenade, il s’assit sur ce banc, et se mit à penser à lui-même, à son propre état, aux événements des derniers temps, et à ce qui pouvait se passer, pendant son absence, à Baghdad. Et soudain, voici qu’a l’une des fenêtres le rideau s’écarta, et une main toute blanche suivie de sa propriétaire apparut avec un petit arrosoir d’or. Et elle était comme la pleine lune, avec des regards ravisseurs de raison, et un visage qui n’avait pas de frère. Et elle resta un moment à arroser ses fleurs, qui étaient dans des casiers sur la fenêtre, des fleurs de basilic, de jasmin double, d’œillet et de giroflée. Et ses grâces étaient pleines d’équilibre, de symétrie