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histoire du livre magique
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MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Et ils continuèrent à agir de la sorte, tous les jours, visitant tantôt une place et tantôt une autre, et dormant la nuit côte-à-côte, de la manière déjà connue, et cela pendant l’espace de quatre mois.

Or, au bout de ce temps, l’âme de Giafar devint triste et son esprit abattu ; et, un jour d’entre les jours, il s’assit et pleura. Et Attaf le Généreux, le voyant en larmes, l’interrogea, en lui disant : « Qu’Allah éloigne de toi l’affliction et le chagrin, ô mon maître ! Pourquoi te vois-je pleurer ? Et qu’est-ce qui peut t’occasionner du chagrin ? Si tu es lourd quant à ton cœur, pourquoi ne point me révéler le motif qui te rend le cœur lourd et l’âme amère ? » Et Giafar répondit : « Ô mon frère, je me sens la poitrine resserrée à l’extrême, et j’aimerais aller au hasard à travers les rues de Damas, et j’aimerais également calmer mon esprit par la vue de la mosquée des Ommiades ! » Et Attaf le Généreux répondit : « Et qui donc pourrait t’en empêcher, ô mon frère ? n’es-tu plus libre d’aller te promener où tu veux et de rafraîchir ton âme comme tu le souhaites, de manière que ta poitrine soit dilatée et ton esprit épanoui et réjoui ! En vérité, ô mon frère, tout cela