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les mille nuits et une nuit

C’est une vallée dont la beauté est comme un collier : des arbres et des fleurs l’entourent.

Ses champs sont tapissés de toutes les variétés de fleurs, et les oiseaux volent au-dessus d’elles.

Quand ses arbres nous voient assis sous eux, ils nous jettent eux-mêmes leurs fruits.

Et pendant que nous échangeons sur les bordures les coupes débordantes de la causerie et de la poésie,

La vallée nous est généreuse, et son zéphyr nous apporte ce que les fleurs nous envoient. »

Lorsque l’adolescente eut fini de chanter, Giafar, pour la troisième fois, se dépouilla de ses habits. Et le jeune homme se leva, et le baisa sur la tête, et le fit revêtir d’un autre habillement. Car ce jeune homme était, comme cela sera démontré, l’homme le plus généreux et le plus magnifique de son temps, et sa largeur de paume et sa hauteur d’âme étaient pour le moins aussi grandes que celles de Hatim, chef de la tribu de Thay. Et il continua à s’entretenir avec lui sur les événements des jours et les sujets et les anecdotes et les grandes pièces de poésie. Et il lui dit : « Ô mon seigneur, ne charge pas ton esprit de soucis et de préoccupations. » Et Giafar lui dit : « Ô mon maître, moi j’ai quitté mon pays, sans prendre le temps de manger ni de boire. Et je l’ai fait dans l’intention de me divertir et de voir le monde. Mais si Allah m’octroie le retour dans mon pays, et que ma famille, mes amis et mes voisins m’interrogent et me questionnent, me demandant où j’ai été et ce que j’ai vu, je leur dirai les bienfaits