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histoire du livre magique
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l’amertume de l’ennemi. » Puis il fit signe à un de ses esclaves, qui aussitôt apporta à Giafar des vêtements neufs, qui coûtaient cent dinars, et l’aida à s’en vêtir. Et le jeune homme dit à l’adolescente : « Change l’accord du luth ! » Et elle en changea l’accord, et chanta ces vers :

« Mon regard jaloux est attaché à lui. Et il regarde un autre, je suis torturé.

Je termine mes souhaits et mon chant, criant : « Mon amitié pour toi durera jusqu’à ce que la mort soit dans mon cœur ! »

Et, ce chant terminé. Giafar de nouveau se dépouilla de ses habits, en criant. Et le jeune homme lui dit : « Puisse Allah améliorer ta vie, et faire que son commencement soit la fin, et que sa fin en soit le commencement ! » Et les esclaves revêtirent Giafar de nouveaux habits, plus beaux que les premiers. Et l’adolescente ne dit plus rien pendant une heure de temps, tandis que les deux hommes causaient. Puis le jeune homme dit à Giafar : « Écoute, ô mon seigneur, ce que le poète a dit du pays où la destinée, pour notre bonheur, t’a conduit en ce jour béni. » Et il dit à l’adolescente : « Chante-nous les paroles du poète sur notre vallée, celle qu’on appelait dans l’ancien temps la vallée de Rabwat. » Et l’adolescente chanta :

« Ô générosité de notre nuit dans la vallée de Rabwat, où le délicat zéphyr apporte ses parfums !