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les mille nuits et une nuit

« Je suis, ô mon maître, soldat de profession, et je commande une compagnie de soldats. Et je suis originaire de la ville de Bassra, d’où je viens en ce moment. Et la cause de mon arrivée ici est que, ne pouvant payer au khalifat le tribut que je lui dois, j’ai été saisi de frayeur pour ma vie, et ai pris la fuite avec ma tête basse, par terreur. Et je n’ai cessé de courir, à travers les plaines et les déserts, jusqu’à ce que la destinée m’ait conduit jusqu’à toi. » Et le jeune homme dit : « Ô arrivée bénie ! Et quel est ton nom ? » Il répondit : « Mon nom est comme le tien, ô monseigneur. » Et le jeune homme, ayant entendu cela, sourit, et dit en riant : « Ô mon seigneur, tu te nommes donc Abou’l Hassân ! Mais, je t’en prie. n’aie plus aucun resserrement de poitrine et aucun trouble dans ton cœur. » Et il donna l’ordre de les servir. Et on leur apporta des plateaux remplis de toutes sortes de choses délicates et délicieuses ; et ils mangèrent et furent satisfaits. Après quoi on enleva la table et on apporta l’aiguière et le bassin. Et ils se lavèrent les mains, et se levèrent et allèrent dans la salle des boissons, qui était pleine de fleurs et de fruits, à la perfection. Et le jeune homme parla à l’adolescente, au sujet de la musique et du chant. Et elle les enchanta tous deux et les délecta par la perfection de son art ; et la demeure elle-même avec ses murs en était émue et agitée. Et Giafar, dans l’excès de son enthousiasme, enleva ses habits et les jeta au loin, après les avoir mis en pièces. Et le jeune homme lui-dit : « Ouallahi ! puisse la déchirure avoir été un effet du plaisir et non point du chagrin et de la peine. Et qu’Allah éloigne de nous